Un cœur dans la neige
Chargée de la communication, Maryz Bessaguet reprend la devise du Québec « Je me souviens » pour évoquer la création des Francofolies de Montréal en 1989. La 27ème édition aura lieu du 11 au 20 juin prochain : 250 spectacles couvriront tous les courants musicaux francophones.
Dans quel contexte a-t-on voulu donner des cousines aux Francos de La Rochelle? Qui l’a décidé et pourquoi?
La marque Francofolies s’installe pour la première fois hors de l’hexagone en 1989 avec celles de Montréal. Une idée qui est venue tout naturellement à Jean-Louis Foulquier, créateur et organisateur des Francofolies d’ici et d’ailleurs (Montréal, Spa, Berlin, Blagoevgrad, Buenos-Aires…). Animateur et producteur à France Inter, passionné de Chansons, il entretenait des liens depuis longtemps avec le Québec. Les Francofolies de la Rochelle étant elles-même nées en 1985 de ces grands rassemblements québécois autour de la chanson francophone auxquels Jean-Louis avait assisté de nombreuses fois avec cette question : « Si le Québec peut rassembler 100 000 personnes pourquoi pas nous, en France ? »
Quels ont été les interlocuteurs à Montréal? Comment a été accueillie cette idée?
Une idée accueillie avec enthousiasme !Jean-Louis Foulquier a rencontré Alain Simard et Guy Latraverse. Ayant l’habitude de produire et organiser de grands rassemblements notamment le festival de Jazz à Montréal, ils sont devenus producteurs des Francofolies de Montréal.
A l’époque, quel était votre rôle au sein des Francofolies et quelle a été votre contribution à la création de celles de Montréal?
Je ne suis pas allée aux Francofolies de Montréal la première année, en 1989. C’est plus tard et pour la première fois en 1992, pour un premier voyage de presse que j’avais organisé (j’étais alors Attachée de Presse). Un point de départ qui m’a amenée à y retourner durant de nombreuses années,
Y’a-t-il un « Francomodèle « , une ligne artistique qui a été suggérée ou bien les Québécois ont-ils immédiatement créé leur propre modèle?
Les Francos de Montréal ont suivi « l’esprit de la maison mère ». L’idée étant de présenter des artistes francophones reconnus mais aussi de jeunes talents à découvrir, le tout dans un esprit de jumelage, d’échanges, de convivialité, comme ici.
Vous souvenez-vous des premières scènes, des premiers artistes programmés?… Et peut-être d’une anecdote, d’une émotion?…
La première à Montréal s’est déroulée en septembre, la suivante en hiver. Aujourd’hui elle se déroule en été, au cœur du centre-ville montréalais.
Les premiers artistes « jumelés » dont je me souviens étaient les fidèles de La Rochelle: Higelin, Lavilliers, Cabrel, Mano Solo, Maurane, Arthur H … et côté Québec Diane Dufresne, Daniel Lavoie, Michel Rivard, Zachari Richard, Gilles Vigneault, ou encore de jeunes artistes Jean Leloup, Kevin Parent, Ariane Moffatt, que l’ont a retrouvés sur les scènes rochelaises.
Côté anecdote, je pense à Véronique Sanson. Un matin, la ville était couverte de neige et nous étions logés dans un hôtel de la Rue Sainte-Catherine, la plus centrale de Montréal. Au 14è étage, ma chambre donnait sur la place des arts. Là, durant la nuit, des fans avaient dessiné un énorme cœur dans la neige avec ces mots à l’intérieur : « Véro on t’aime ! » Elle se produisait ce soir-là au Spectrum, l’une des salles du festival.