Yvan Rhéault, semeur de Québec à l’école de Laleu

« Une des plus belles années de ma vie »

Enseignant depuis vingt ans en 5e et 6e année (l’équivalent de nos CM2 et 6e) Yvan a vécu l’année scolaire 2013 en classe à Laleu dans le cadre d’un échange de postes. Depuis l’école Despins à Bécancour, près de Trois-Rivières, où il enseigne, il se souvient…

– De toute évidence, les enfants de l’école de Laleu ont eu un superbe contact avec vous. Comment expliquez-vous cela ?

Ce ne serait peut-être pas à moi de l’expliquer. L’attachement était réciproque et, pour la première fois, j’enseignais à des plus petits et j’ai adoré! J’aime créer des climats de classe. Selon mes vues, l’apprentissage est tout d’abord affectif alors, je m’organise pour que les élèves se sentent bien dans la classe.

 

– Y’a-t-il une « manière québécoise » que vous avez amenée avec vous dans la classe de Laleu ?

Il n’y a pas de manières québécoises ou de pédagogies particulières que j’ai utilisées. Il n’y a eu que mon passé comme enseignant québécois pour me guider. Alors, j’essayais des choses réalisées auparavant qui parfois paraissaient inhabituelles mais sans forcer la note. Je n’étais pas en France pour faire la promotion de nos façons de faire. Selon moi, le but de l’échange poste à poste est d’amener un peu de ta culture mais aussi de t’imprégner de l’autre.

Les enfants ici sont-ils différents des enfants québécois dans leurs réactions ou leurs attentes ?

Les enfants sont des enfants; ils ont une psychologie similaire peu importe le pays ou la génération. Seules les façons de l’exprimer et les moyens pour le faire changent. Cependant, j’ai trouvé, en France, un plus grand respect du « maître » de la part des enfants et des parents.

Qu’avez-vous retenu de votre passage ici en tant qu’enseignant ?

Le plaisir d’enseigner, tout simplement. Il faut dire que le contexte social m’a beaucoup plu. À chaque soir, voir les parents, grands-parents venant quérir les enfants à la porte de la classe et, de surcroît, pouvoir échanger avec eux a facilité cet échange primordial. Je vois l’apprentissage de l’élève dans un triangle avec les parents et l’enseignant. Si chacun va dans un sens contraire à l’autre, l’enfant ira où ce sera le plus facile, le plus sécurisant mais pas nécessairement vers le meilleur chemin.

De façon plus superficielle, les congés scolaires ont été fort appréciés! Une chose qu’on ne connaît pas ici ou si peu!

En dehors de cette expérience d’enseignement, quel plus beau souvenir avez-vous ramené de La Rochelle ?
J’y ai vécu une des plus belles années de ma vie. En fait, j’ai pu jongler avec tout ce qui me passionne tout en enseignant à temps plein. J’ai dessiné, voyagé comme jamais, vu des spectacles et des films à la Coursive… De plus, les Rochelais ont été très accueillants! Rares ont été les fins de semaine où je n’ai pas été invité chez des gens, collègues ou non, pour un dîner, une activité typique, etc.

Et puis, la ville! La Rochelle, ses environs. Ses beautés, sa taille humaine, sa culture, son histoire. Je suis tombé en amour avec ce GRAND TOUT. Il n’est pas rare, même après deux ans, d’en parler avec encore beaucoup d’émotions! Je suis un émotif et je ne causerai pas de surprise en l’écrivant non plus.

 

Qu’espérez-vous du prochain échange lorsque vous viendrez à La Rochelle avec votre classe au mois de juin ?

Tout simplement partager, avec mes élèves, le bonheur de la vie rochelaise. Et comme l’enseignant est aussi un semeur… peut-être y aura-t-il dans ces jeunes de futurs voyageurs, des « qui partiront travailler au loin », des « qui auront le goût de découvrir et comprendre l’autre », des adultes de demain qui auront un bagage de plus que les générations qui les précèdent.

COMMENTAIRES

  • Yvan Rheault

    Merci d’avoir respecté intégralement mes écrits. Bien hâte d’y retourner…. Nous arrivons à La Rochelle dans exactement 3 semaines!

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