Voiture électrique : échange de clés

« Notre municipalité a été séduite par votre expérience pilote »

Chaque année avec l’association France-Québec, des échanges de jeunes ont lieu entre La Rochelle et Saint Jérôme sur des postes d’emplois saisonniers. Bien avant cela, et depuis 1996,  les deux villes ont initié un jumelage autour de la promotion de la voiture électrique. Louis Parent, responsable des communications pour la Ville de Saint-Jérôme (région des Laurentides), évoque ce partenariat et cette expérimentation qui a fait boule neige au Québec.

En 1996, quels ont été les termes du partenariat entre Saint-Jérôme et La Rochelle sur l’expérimentation et le développement de la voiture électrique ? Pourquoi ce partenariat entre les deux territoires ?

Louis Parent : Grâce à l’Association  pour la promotion des véhicules électriques créée par le Rochelais Jean-Louis Richard, nous avons constitué ici une organisation ayant les mêmes intérêts parrainée par les Villes de La Rochelle et de Saint-Jérôme.

Vingt ans après, ce centre qui porte le nom d’Institut du véhicule innovant (IVI)* est la référence québécoise et même canadienne dans son domaine. Nous en sommes reconnaissants à nos amis de La Rochelle.

À l’origine, notre municipalité a été séduite par votre expérience pilote d’expérimentation de véhicules électriques sur votre territoire. Le Québec étant leader mondial en matière de production hydro-électrique, nous avions donc l’ambition de prendre exemple sur une ville avant-gardiste et de faire rouler en Amérique, dans la capitale d’une région reconnue pour la qualité de son environnement, quelques voitures électriques.

C’est ce partenariat qui a été proposé au conseil municipal par le Service des communications de la ville de Saint-Jérôme.

– Parlez-nous du 1er Rallye pour automobiles électriques ou hybrides en Amérique que vous avez fait à l’époque avec Jacques Mollard, alors Directeur des services techniques de la CdA ?

L’IVI, qui s’appelait alors le CEVEQ, a multiplié les initiatives populaires pour faire la promotion des véhicules propres : salons automobiles, parades, expositions, journées thématiques, événements médias et le premier rallye vert.

J’étais présent et dans l’organisation du premier rallye auquel a participé Jacques Mollard.

Il a eu lieu en 2007 dans les Laurentides. Nous avions reçu la collaboration du Rallye énergies alternatives de Monaco. D’autres éditions ont suivi jusqu’en 2012.

– Quel est, au Québec, le rôle que joue Saint-Jérôme dans cette expérimentation ?

Au point de départ, c’est la Ville de Saint-Jérôme qui a créé et soutenu l’ancêtre de l’IVI.  La ville a accompagné chacun des gestes de ce centre pendant les dix premières années, si bien qu’elle a remporté en 2005 le prix Joseph-Beaubien, la plus haute distinction parmi les municipalités du Québec pour cette réalisation exceptionnelle mettant en valeur le monde municipal.

– Avez-vous fait école ?

En effet, de nombreuses villes achètent maintenant des véhicules électriques et hybrides. C’est un comportement récurrent.

– La voiture électrique est-elle chez vous intégrée à la flotte des véhicules municipaux ? Est-elle proposée au public, à la location, au prêt ?

Depuis 2007, la Ville est moins présente auprès de l’IVI qui est aujourd’hui une organisation pleinement autonome rayonnant au Québec et au Canada. Notre flotte de véhicules compte maintenant plusieurs véhicules hybrides qui sont plus appropriés, une surfaceuse à glace électrique et un balai de rues hybride.

– On parle d’une épreuve de Formule E pour bientôt sur le circuit de Montréal ? 

Oui, il est question d’une formule E, un concept qui a été repris par la Formule un.

– En France 73,3% de la production électrique est nucléaire (chiffre 2013). Le reste est renouvelable (hydraulique 13,6% et autres 4,9%). Pouvez-vous nous donner les chiffres des modes de production au Québec ?

Ici essentiellement au Québec il s’agit d’hydro-électricité, le reste est marginal incluant l’énergie éolienne.

*http://www.ivisolutions.ca/